Les candidats à la mairie d’Outremont, Alain Bakayoko, de Projet Montréal, et Caroline Braun, d’Ensemble Montréal, s’entendent sur une chose : la question du vivre-ensemble à Outremont est une question « sensible ». Le Journal d’Outremont s’est entretenu avec eux pour mieux comprendre leurs positions.
Les communautés hassidiques d’Outremont représentent ensemble 25 % de la population outremontaise. Le sujet des synagogues et du vivre-ensemble est une question sensible et un enjeu social dans l’arrondissement depuis longtemps. PHOTO JOURNAL D’OUTREMONT ARCHIVES « Le statu quo ne peut pas perdurer »
Aux yeux du candidat de Projet Montréal dans Outremont, il existe actuellement « une impasse spécifique sur la question des nouveaux lieux de culte » dans l’arrondissement. « On ne veut pas l’ignorer et encore laisser dix années, 20 années, sans parler de la question », dit-il en entrevue. « Il faut trouver une solution, car le statu quo ne peut pas perdurer ».
S’il est élu le 2 novembre prochain, Alain Bakayoko souhaiterait ainsi créer une assemblée citoyenne, afin d’élargir la démarche menée par la Table de bon voisinage d’Outremont ces dernières années.
« L’assemblée citoyenne, qui serait représentative de la diversité de la population outremontaise, partirait des travaux et des recommandations de la Table de bon voisinage pour amener d’autres solutions, parce qu’il n’y a pas qu’une seule solution pour la question du vivre-ensemble », explique-t-il.
« Le vivre-ensemble est une question sensible et très complexe, donc voilà : il ne faut pas imposer [de décisions], mais plutôt s’assurer de co-construire », affirme celui qui est membre fondateur de la Table de bon voisinage d’Outremont.
À propos de l’idée qui circule, comme quoi Projet Montréal pourrait implanter des lieux de culte dans des résidences, Alain Bakayoko est catégorique. « Je veux être très, très clair là-dessus. On est actuellement dans une crise du logement sévère – les Montréalais et les Outremontais sont profondément touchés par la crise –, et il n’y aura pas de synagogues dans des logements », assure-t-il.
En ce qui concerne le règlement de zonage interdisant les nouveaux lieux de culte sur les artères commerciales, telles que sur les avenues Bernard et Laurier, « ça aussi je vais être très clair là-dessus, il sera respecté », conclut le directeur de l’innovation chez PME MTL.
Le vivre-ensemble, selon Caroline Braun
Pour la conseillère d’arrondissement du district Jeanne-Sauvé, qui aspire à succéder au maire sortant, Laurent Desbois, améliorer le vivre-ensemble dans Outremont ne passe pas nécessairement par l’ajout de nouveaux lieux de culte.
« On est un tout petit territoire de 3,9 km2 et il faut avoir un équilibre urbanistique. Il faut avoir un équilibre entre plusieurs usages dans un arrondissement, puis on a quand même déjà beaucoup de synagogues », affirme la candidate d’Ensemble Montréal dans Outremont en entrevue.
La recommandation de la Table de bon voisinage d’Outremont sur le zonage conditionnel, qui permettrait de petits lieux de culte dans des résidences, « moi, je suis contre cette proposition », laisse tomber cette ancienne avocate à la défense.
« Si je suis élue, je n’ai pas l’intention, dans les quatre prochaines années, de modifier le zonage », affirme-t-elle. « Un changement de zonage pourrait nous amener à un référendum comme on a vécu en 2016 et, moi, je n’ai pas envie de revivre un référendum, c’est impossible. »
Si, franchement, les lieux de culte sont nécessaires, que les résidants sont ouverts et que cela n’engendre pas de référendum, « je pense que j’aurais une ouverture pour en accueillir dans le secteur Atlantic, qui est une zone en redéveloppement, et dont l’identité est en train de changer actuellement », pousse-t-elle sa pensée.
Mais ce n’est pas ce que Caroline Braun souhaite privilégier.
Le vivre-ensemble est une question « vraiment sensible », mais « j’y crois au vivre-ensemble! », assure-t-elle. « Ma vision, c’est qu’il y a pleins de choses qui peuvent être faites pour démontrer de l’ouverture et du respect, pour ouvrir le dialogue, sans que l’on ait à toucher aux lieux de culte », insiste-t-elle.






Commentaires
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(Bakayoko)
Il est ainsi en faveur d’un règlement à usages conditionnels dans Outremont, qui permettrait qu’une. Synagogue, un dépanneur ou encore un café soit implanté dans une zone résidentielle, par exemple
Aujourd’hui on essaie de nous faire croire qu’il a une autre position alors qu’il a présidé et rédigé la recommandation de la Table de bon voisinage instaurée par Tomlinson.
Chose certaine, pour M Bakayoko, le vivre ensemble est synonyme de nouvelles synagogues. C’est une vision un peu réductrice de ce que doit être le vivre ensemble mais hautement électoraliste… tout comme le virage dans sa prise de position aujourd’hui.