« Concernant les événements (de cette fin de semaine) dans une synagogue à Outremont, je trouve déplorable que presqu’un an après le début de la pandémie, il demeure toujours des petits groupes qui ne comprennent pas les impacts d'aller à l'encontre des directives de santé publique », a commenté le maire d’Outremont Philipe Tomlinson sur sa page Facebook. « Toutes et tous doivent respecter les règles et le SPVM est là pour les faire appliquer. C'est pour assurer la santé de toutes et tous. »

Comme il l’a par ailleurs réitéré lors d’un reportage à RDI ce lundi, « nous veillons à ce que les canaux de communications restent ouverts avec les différents membres de communautés. » Cela fait plusieurs années que le maire dit communiquer avec la communauté hassidique, dont certains groupes ne semblent pas l’écouter. Que peut-on faire de plus pour que le message passe ?
« La plupart des groupes hassidiques suivent les règlements sanitaires et respectent le couvre-feu », affirme-t-il. Mais, au vu des évènements de cette fin de semaine, il semble qu’il reste des "chapelles" qui n’en font qu’à leur tête. Plusieurs membres reconnus de la communauté hassidique s’insurgent également contre le non-respect des consignes sanitaires. N’oublions pas que cette communauté est une mosaïque de communautés religieuses. Quel est la place et le poids du discours de chaque rabbin dans chacune d’entre elles ? La plupart font respecter les messages sanitaires, mais qu’en est-il des quelques autres ? La coercition, les constats d’infraction, les amendes qui devraient être un recours ultime paraissent peu adéquats.
« Je suis fâché, frustré », a confié au Journal d’Outremont le maire Tomlinson lors d’une entrevue téléphonique ce dimanche. « C’est désolant et plate que certains groupes fassent fi des consignes de sécurité sanitaire, car il y va de la santé de toutes et tous nos concitoyen.nes ! »
Une juridiction limitée
Il faut bien comprendre que l’intitulé «Santé publique-Montréal» n’est pas un service ou département de la Ville de Montréal. Il s’agit de la "Santé publique du territoire de Montréal" et ce secteur dépend donc directement des ministères en charge de la Santé publique qui définit des mesures sanitaires et demande aux différents services de police de veiller au respect de ces dites mesures. Ce qui limite le pouvoir d’intervention des élus locaux.
« Selon les différents niveaux de compétences et de juridictions, le rôle de l’arrondissement se limite à faire de l’éducation, de la sensibilisation, et apporter de l’aide face à la pandémie », admet le maire. « Nous œuvrons pour garder les liens de communication ouverts pour faire suivre les recommandations de la Santé publique », insiste Philipe Tomlinson. « Dans ce sens, la distribution récurrente d’informations en trois langues distribuées aux portes est toujours de mise. La Santé publique en partenariat avec l’Arrondissement d’Outremont et la Ville de Montréal nous a demandé quelles communautés utilisaient quelles langues pour que les services de traduction puissent leur communiquer les consignes sanitaires le plus efficacement possible en français/anglais, et en yiddish dans certains secteurs de Montréal notamment à Outremont », explique-t-il. « L’information circule et nous avons des contacts réguliers avec tous les groupes et tous les partenaires qu’ils soient institutionnels ou communautaires qui luttent contre la pandémie. »
Un maire sur le terrain ?
Comme disait Yvon Deschamps, "on veut pas le savoir, on veut le voir". Plusieurs détracteurs évoquent l’absence du maire d’Outremont. Et pourtant, Philipe Tomlinson le clame sur toutes les tribunes. Il se dit présent dans les limites de sa juridiction, comme on vient de l’expliquer, et ses interventions en tant qu’élu se font, plus souvent qu’autrement de façon virtuelle, surtout en cette saison froide et de distanciation sociale. « Je communique avec les réseaux concernés des communautés confessionnelles, participe à des réunions de coordination, fait suivre les infos et les décisions auprès des services concernés de l’arrondissement, répond aux questions et aux médias », insiste-il. Bref, que ce soit par Facebook et les réseaux sociaux, par courriel ou au téléphone, etc., le maire d’Outremont affirme répondre présent sur le terrain relationnel et en appelle à la bonne volonté de tous ses concitoyens, peu importe la confession, pour respecter au mieux ces consignes… vitales !
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