Une période de questions musclée
À tous les mois, nos élus se réunissent pour faire état des décisions prises par le Conseil d'Arrondissement et offrir aux citoyens une occasion d'exprimer leurs opinions. Ce mois-ci, presque la totalité de la séance a été consacrée à la période de questions.
(6 décembre 2011) Le conseil d’arrondissement a accordé à sa séance d’hier une contribution financière de 335 000 $ pour l'année 2012, à la Corporation du Théâtre Outremont pour la réalisation de la programmation culturelle de l’établissement de l’avenue Bernard. Un contrat d’une durée de trois ans pour un montant total de 510 013,74 $ a été attribué à la firme Paysagiste Roger Martel Inc. pour des travaux arboricoles : élagage, interventions d'urgence, abattage, essouchements, pose de gazon en plaques, etc. Les membres du conseil ont également autorisé le dépôt d'une demande de subvention maximale de 30 000 $ pour le remplacement des têtes de luminaires de rues sur le chemin de la Côte-Sainte-Catherine, entre les avenues Vincent d'Indy et de la Brunante afin d’améliorer l’éclairage du secteur.
Une collecte de matières putrescibles auprès de 1500 foyers d’Outremont sera mise en service en 2012. Cette collecte hebdomadaire en remplacera une de déchets dans le secteur délimité par les avenues Bates, Pratt, Stuart et le chemin de la Côte-Sainte- Catherine. Le conseil a autorisé pour cette implantation une dépense de 52 000 $ répartie sur une période de deux ans, dont une somme de 30 000 $ sera tirée des surplus libres de l'arrondissement d'Outremont et le solde du budget de fonctionnement.
La période de questions
Intervenants: 10
Questions: 11
Personnes présentes : 20
Une commerçante, Mme Dominique Girard, de la clinique du même nom, nouvellement installée sur l’avenue Laurier a maille à partir avec les inspecteurs municipaux parce qu’elle aurait omis – par simple ignorance de la chose – de demander un certificat d’occupation. Les inspecteurs auraient mis en doute son droit d’occuper le local et l’affichage du commerce (une simple affichette temporaire) serait illégale. La directeur général par intérim de l’arrondissement, M Chapuis, s’est empressé de rassurer Mme Girard en promettant de trouver une solution rapide.
D’autre part, un citoyen, M. Pierre Lacerte, affirme avoir identifié un dortoir illégal au 5446 de la rue Hutchison dans un logement où pas moins d’une vingtaine d’étudiants de la communauté hassidique de New York occuperaient l’endroit. Étonnamment, une inspectrice de l’arrondissement n’aurait rien vu d’anormal s’y déroulant, alors que, manifestement, toujours selon les dires de M. Lacerte, une vingtaine de matelas y sont visiblement étalés. Puis, dans une question connexe, M. Lacerte fait remarquer que l’adresse du 6010 Durocher (qui abrite le local vacant anciennement utilisé comme synagogue à l’angle de l’avenue Lajoie jusqu’au jugement de la cour supérieure qui obligea sa fermeture en 1999 après de longs combats juridiques) fait l ‘objet d’activités qui ne seraient pas de nature «résidentielle». En lien avec sa dernière question, M. Lacerte, dans son langage coloré, a demandé la destitution d’un représentant de la communauté hassidique au sein du Comité consultatif d’urbanisme (CCU) ; il a été semoncé par la mairesse pour avoir tenu des «propos malveillants» à l’égard d’un concitoyen. Dans la même foulée, un autre citoyen, M. Bovet, témoigne à son tour des activités selon lui «illégales» au 6010 de l’avenue Durocher.
Mme Marie Claude Ouimet a demandé combien de constats d’infraction ont été signalés au sujet des soukkots, ces «cabanes temporaires» de la communauté hassidique pendant la période des célébrations des fêtes juives, pour le non-respect de la période de temps allouée à l’instauration et au maintien de ces abris religieux. Aux dires de M.Chapuis, directeur général, 95 avis d’infraction ont été émis, mais 8 constats «verbalisés»»ont été signalés ; un avis étant une période de temps alloué pour se conformer au règlement. En toute continuité, M. Léon Gagnon se désole de voir face à sa résidence les restes d’un soukkot partiellement démantelé et dont il reste toujours structure, résidus de contreplaqué et système d’éclairage. Il déplore aussi que ses plaintes formulées n’ont eu aucune suite, et soulève la question sur l’application des règlements municipaux, qui varient selon à qui ils s’adressent.
Puis une résidante, Mme Isabelle Grou, a livré un témoignage ahurissant sur le manque de jugement d’une policière en voiture de police du poste 24, qui n’aurait pas répondu aux signaux de détresse de cette dame agée qui appelait au secours en hélant la voiture en plein milieu de la rue pour aider son amie de 92 ans, prise d’un malaise soudain. La policière aurait contournée Mme isabelle Grou et aurait poursuivi son chemin, ignorant totalement les gestes désespérés de cette dernière.
La séance a été ponctuée d’un arrêt des travaux pour une question de règlement concernant l’usage d’un appareil photo, une demande formulée par la mairesse à l'intention d'un citoyen présent dans la salle, laquelle demande a été ouvertement contestée par le citoyen en question, affirmant que s'il y a effectivement un règlement contre la prise de photos en assemblée publique, cela va l'encontre d'une saine démocratie.
(René Soudre, LE JOURNAL D’OUTREMONT)