Dix fidèles par salle ou dix fidèles par édifice. C’était la grande question posée par les Hassidim devant la Cour supérieure du Québec pour clarifier la situation quant à leur pratique religieuse qui exige, selon le principe du Minyan, la présence de dix fidèles pour qu’un office religieux soit casher.

Cette question était au cœur des interventions policières dans des synagogues fin janvier.
Lundi, jugeant cette limitation portait atteinte à leur liberté de culte, le Conseil des juifs hassidiques du Québec avait porté leur cause en justice. Me Chantal Masse, juge à la Cour supérieure du Québec, a tranché en autorisant une assistance de 10 fidèles maximum dans chaque salle de prière pour autant que ce lieu de culte dispose d’une entrée distincte sur la rue, et ne partage pas d’espaces communs avec d’autres salles dans le même édifice.
Ainsi, par exemple, la synagogue au coin de Hutchison et Saint-Viateur pourra accueillir 40 fidèles puisqu’elle dispose de quatre salles avec entrées indépendantes.
Interrogé au volant de son véhicule par une journaliste de Radio-Canada, un membre de la communauté hassidique a précisé que « chaque cérémonie dure environ 90 minutes. Un nouveau groupe de dix personnes pourra donc entrer chaque heure et demie. Je crois que tout le monde sera content. »
Mesures sanitaires et règles de droit
« Notre interprétation de la portée du décret gouvernemental était la bonne », a déclaré en ondes Abraham Ekstein, membre du Conseil des juifs hassidiques du Québec. « Mais il faut rebâtir les ponts et rétablir le dialogue avec la santé publique ». pense-t-il.
Selon le texte du jugement, les défendeurs se disent prêts à se conformer aux mesures sanitaires et aux consignes de distanciation sociale. Il y est écrit également que « l'objectif de freiner la pandémie de COVID-19 est extrêmement important », dixit la juge de la Cour supérieure pour qui, selon elle, les mesures sanitaires, aussi contraignantes soient-elles, sont des règles de droit qui exigent un respect rigoureux.
Selon le communiqué du Conseil des juifs hassidiques du Québec, « la juge dit que la preuve au dossier démontre d'ailleurs, à ce stade-ci, que d'importants efforts ont été consacrés par l'ensemble de la communauté juive hassidique afin d'adapter ses pratiques religieuses aux mesures sanitaires en vigueur. »
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