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Ce matin, le 28 mai vers 8h15, un soleil timide aidant, l’appétit de mon âme pour l’accueil chaleureux de Kathy, Maude, Isabelle et Mike, plus encore que celui de mon estomac pour un repas chaud préparé par ce dernier avec l’expertise du cœur autant que celle de la tête, triompha de ma frilosité – il ne faisait 5º C – et me poussa à parcourir l’avenue Bernard vers le coin des restaurants pour satisfaire à ces impératifs.
Outre ceux que je comptais croiser, j’eus la joie immense de rencontrer aussi, dans cet ordre, Amélie, Christine, Séverine, David, Adèle et Catherine.
Souvent, on est à peine conscient de l’importance pour son bonheur des contacts avec les commerçants, les connaissances de passage, etc., de son milieu que favorise le quotidien : milieu physique naturel et bâti, oui, mais celui aussi de la culture locale qu’au fil des années, des décennies, ce milieu élabore, incarne et propage. D’une génération à la suivante, l’apport de chacun y contribue au bonheur de tous, l’enrichit – et réciproquement : cercle vertueux! Nous sommes tous liés, solidaires trop souvent sans nous en rendre compte : notre inconscience fréquente ne diminue pas cette solidarité.
Que les joies de cette première journée de déconfinement présagent un été de douces et joyeuses retrouvailles, à table et ailleurs, de joies simples et durables dans une santé collective cultivée attentivement et soigneusement, plus sécurisante pour être, dépourvue d’excès.
Il fait bon de vivre dans ce quartier souriant. Certains, qui ne le connaissent pas l’accusent injustement de snobisme et d’exclusivisme. Paroles en l’air à ignorer. « Bien faire et laisser braire », comme disait j’oublie quel sage.
Vivement la joie de nous revoir, le bonheur de nous fréquenter de nouveau.
Pierre Joncas
Outremont
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