La campagne électorale municipale a officiellement commencé le 17 septembre dernier. Or, il n’est pas exclu que certains candidats se présentent dans les prochains jours, la date butoir pour soumettre une candidature étant le 1er octobre. Notre couverture électorale se poursuivra ainsi sur la version en ligne du Journal d’Outremont. Dans Outremont, sur les trois partis qui s’affrontent, seulement deux d’entre eux sont dans la course à la mairie de l’arrondissement.
Chaque campagne électorale comprend son lot d’enjeux. Mais cette fois-ci, vu le contexte pandémique, et alors qu’il a péril en la demeure face aux changements climatiques, les élections municipales revêtent un caractère exceptionnel. Il sera intéressant de voir comment Projet Montréal, Ensemble Montréal et le Parti Outremont — soit les trois partis en lice aux prochaines élections dans l’arrondissement — tenteront de tirer leur épingle du jeu dans les prochaines semaines. Décryptage des faits saillants de chaque parti.

Parti Outremont
Au moment d’écrire ces lignes, il est encore tôt dans la campagne, mais, déjà, on sait que la bataille sera plus serrée que prévu. À la fin août, un nouveau parti entièrement local, le Parti Outremont, a fait son entrée en scène dans le paysage politique outremontais. Bien qu’aucun des trois candidats au sein de cette formation politique ne lorgne la mairie, cette dernière pourrait néanmoins venir brouiller les cartes lors du scrutin de novembre. Le parti ne vise rien de moins « qu’obtenir la majorité au conseil d’arrondissement d’Outremont. »
De fait, la campagne électorale n’était pas encore officiellement commencée, que le Parti Outremont décochait des flèches à l’endroit des autres partis dans la course. Par voie de communiqué, le nouveau parti a entre autres taxé Ensemble Montréal « d’opportunisme clientéliste et populiste », en plus de reprocher « quatre années d’extrémisme idéologique et antidémocratique » à Projet Montréal.
La formation, qui se targue d’être « le seul parti outremontais pour les Outremontais » propose aux citoyens de l’arrondissement « une option claire centrée sur la seule défense de leurs priorités. »
Ces priorités sont: « une saine gestion des finances et la fin du gaspillage, des politiques environnementales rassembleuses et consensuelles, une qualité de vie retrouvée notamment sur les plans de la propreté et de la sécurité, et la fin du déficit démocratique, de la politique du secret et de la corruption morale qui ont caractérisé les quatre dernières années de la vie municipale », pouvait-on lire dans la missive rendue publique le 25 août dernier. Son porte-parole, le conseiller sortant Jean-Marc Corbeil, qui a été élu en 2017 avec l’Équipe Denis Coderre, aujourd’hui connu sous le nom d’Ensemble Montréal, constituait jusqu’à tout récemment la seule opposition à Projet Montréal au conseil d’arrondissement d’Outremont.
Ensemble Montréal
Le candidat à la mairie de Montréal, Denis Coderre, était de passage dans l’arrondissement fin juin, afin d’annoncer l’alliance de son parti, Ensemble Montréal, avec le parti local Citoyen.ne.s Outremont, en vue du prochain scrutin. Dans le but, avait-il dit, de permettre aux résidants de « retrouver leur quartier. » Lors de cette conférence de presse, le président de Citoyen.ne.s Outremont, Marc Poulin, avait expliqué que son parti, avait « toujours prôné la création de la plus vaste coalition possible de citoyens regroupés autour du respect, de la transparence et de l’engagement et, en ce sens, il était naturel », de « s’allier à Ensemble Montréal, qui partage ces mêmes valeurs. »
Laurent Desbois, un économiste qui se présente comme candidat à la mairie d’Outremont sous cette bannière, est d’ailleurs issu du parti Citoyen.ne.s Outremont.
L’aspirant maire explique, par ailleurs, que la raison première pourquoi il fait le saut en politique c’est qu’il « n’aime pas la direction que Outremont est en train de prendre. »« Je suis vraiment interpellé par plusieurs enjeux qui ont été mis de l’avant depuis les quatre dernières années », laisse-t-il savoir. Parmi ceux-ci, il indique notamment « la refonte du stationnement », « la salubrité des lieux publics », ainsi que « la gouvernance et la transparence dans les finances publiques. »
« Je suis un gars de finances et j’ai de la misère à voir exactement où en sont les finances publiques », insiste-t-il, avant de poursuivre sur le fait qu’un autre enjeu repose aussi sur les artères commerciales, qui « doivent absolument être en santé », dit-il.
Pour ce qui est de la transition écologique, M. Desbois croit qu’il faut la faire mais « pas d’une façon imposée, comme l’administration actuelle. » « Il faut aborder cette question-là d’une manière concrète, réfléchie et déterminée. Il faut se baser sur les chiffres et mettre en place des mesures avec la population. »
Projet Montréal
Le parti Projet Montréal de la mairesse sortante de la Ville de Montréal, Valérie Plante, forme la majorité au conseil municipal d’Outremont depuis 2017. Le maire sortant, Philipe Tomlinson, qui a pratiquement passé la moitié de son mandat à tenir le phare de l’arrondissement en temps de Covid, souhaite regagner son siège de maire « puisqu’il reste beaucoup de travail à faire que l’on veut poursuivre », dit-il.
Alors qu’à quelques semaines des élections municipales, la cheffe de son parti faisait l’annonce audacieuse du retrait des plastiques à usage unique dans la métropole, d’ici 12 mois, M. Tomlinson est d’avis qu’un des « plus grands enjeux », actuel « pour tout le monde et pas juste Outremont », « c’est qu’il faut être capable de travailler ensemble sur notre empreinte écologique. »
Parmi les autres enjeux propres à Outremont, il énumère notamment « la sécurité dans les rues », « le bon voisinage avec les communautés hassidiques », « l’amélioration des services dans les parcs », « le soutien aux commerçants », « la propreté », ou encore les problèmes de « stationnement dans certains secteurs. »
À cet égard, il rappelle que 100% des revenus issus de l’achat des vignettes pour le stationnement vont dans un fonds spécifique, dédié à des projets de transition écologique. L’étude sur les GES dans l’arrondissement a entièrement été payée avec cet argent, donne-t-il en exemple.
Montréal a un plan pour devenir carboneutre d’ici 2050, et ce « dossier » deviendra une « priorité » pour M. Tomlinson s’il se fait réélire. Or, il tient à préciser que tous les dossiers ont leur importance. Que ce soit celui des services aux familles, la sécurisation, la mobilité, la culture, le patrimoine ou encore le bon voisinage avec les communautés hassidiques: « rien ne va être laissé de côté », soutient-il.
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