Alors que la plupart des membres de la communauté respectent les consignes sanitaires, deux groupes hassidiques réagissent et interpellent les tribunaux pour bien faire valoir leur droit de prier et mettre le gouvernement devant ses propres hésitations concernant les mesures sanitaires et l’accès aux lieux de culte.

Des hésitations et des avis divergents qui ont mené à plusieurs confusions et dont ont profité deux des synagogues impliquées dans les incidents de cette semaine.
Ces deux groupes hassidiques veulent que le gouvernement clarifie la consigne appliquée par toutes les confessions. Mais parle-t-on de 10 fidèles par salle de prière ayant une entrée distincte, ou de 10 personnes dans un seul et même édifice.
Comme le constate notre confrère Mathieu Perreault de La Presse (28 janvier) la synagogue Van Horne/Durocher, par exemple, dispose de trois salles avec entrées séparées et la salle d’une garderie adjacente et disponible les fins de semaine.
Par ailleurs, Alain Picard, porte-parole de la communauté hassidique, que le Journal d’Outremont a joint ce matin, rappelle que la synagogue au coin de Saint-Viateur/Hutchison, au cœur des incidents passés, dispose de quatre entrées distinctes.
Le principe du minyan
À l’origine de la procédure judiciaire, les représentants de la communauté hassidique se sont mis en retrait de la Table de concertation interreligieuse, l’interlocuteur multiconfessionnel du gouvernement autour des conditions cultuelles du confinement. « Il ne s’agit pas de contester les consignes sanitaires mais la procédure pour les appliquer », précise le porte-parole.
« Dans le judaïsme, le principe du minyan (ou miniane) exige la présence de dix fidèles, une présence nécessaire à la récitation des prières pour être casher », explique Alain Picard.
Or, « prônant le "dialogue", la Table ne veut pas intervenir auprès du gouvernement à propos de cette limitation de 10 fidèles : par salle ou par édifice ? », avance-t-il. « Comme les autres recours ont été épuisés, nous nous tournons vers les tribunaux pour clarifier cet imbroglio. »
Au cours de notre conversation téléphonique, Alain Picard a tenu à rappeler que « Outremont n’est pas considérée comme une zone rouge, comme d’autres secteurs sur l’île de Montréal. Depuis le début de la pandémie, il n’y a pas eu d’éclosion connue par la Santé publique dans les lieux de culte ultra-orthodoxes… », a-t-il affirmé.
Quelle est la position de Mindy Pollak ?
Comme quelques Outremontais.es ont tenté de le faire sur sa page facebook, nous cherchons à joindre Madame Mindy Pollak, la conseillère du district Claude-Ryan, où se sont déroulés les incidents et l'intervention du SPVM à la fin de la semaine dernière.
De retour depuis quelques jours de son voyage pour raisons d’ordre humanitaire à New York, elle respecte actuellement sa seconde semaine de quarantaine.
En tant que membre de la communauté hassidique, nous souhaitons connaître son sentiment politique à l'égard de cette situation; une situation somme toute difficile à vivre pour chacun des Outremontais.es de toute confession, mais néanmoins nécessaire pour la santé de toutes et tous.
Comment pense-t-elle pouvoir agir et/ou faire les représentations nécessaires tant auprès des synagogues concernées que des services de police ? Quelle serait son approche pour calmer ces tensions ? Au moment de publier ces lignes, nous attendons son retour d’appel.
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