Chaque mois, l’Outremontaise d’adoption Mélanie Bué pose un regard tout neuf sur le quartier qui l’a accueillie. Elle nous livre ses impressions, ses réflexions, ses observations, voire ses humeurs sur Outremont et sur les gens qui l’habitent.
Pour la première fois cette année, une classe toute spéciale a fait son apparition à l’école Lajoie : Une classe double. Oui mais une classe double qu’est ce que c’est ? C’est deux fois plus d’élèves mais aussi deux fois plus d’enseignants titulaires ! Ce ne sera donc pas une mais bien deux maîtresses qui donneront les cours aux quarante deux élèves de l’une des deux classes de troisième année. Mesdames Isabelle Gibouleau et Anne Ringuette, amies dans la vie et collègues au travail réalisent un rêve commun : Fusionner deux classes.
Comment s’organisent-elles ? Me demanderez- vous. J’ai assisté à la réunion de parents d’élèves qui s’est tenue le 21 septembre et je dois admettre que malgré quelques réticences au départ, je suis conquise par leur proposition. Tout d’abord, il y a deux salles de classe juxtaposées et communicantes entre elles, qui peuvent servir simultanément ou à tour de rôle, selon les besoins. Les espaces ont été repensés pour accueillir tous les jours les pupitres d’un côté et des activités plus variées sont proposées de l’autre côté (coup de pouce personnalisé, complément d’information individualisé, ou isolation d’un enfant en surplus d’énergie sur le vélo d’appartement prévu à cet effet). Les enfants sont divisés en deux groupes : d’un côté les Iroquoiens et de l’autre les Algonquins. Ces noms de groupes faisant le lien direct avec leur programme scolaire. A deux nos enseignantes sont plus fortes ! Pendant que l’une donne le cours oralement (aidée d’un micro pour être bien sûre de capter toute l’attention de ses jeunes écoliers), l’autre peut intervenir individuellement auprès d’un ou plusieurs enfants distraits ou qui ne comprend pas. Tout est permis ! Ces dernières peuvent également se séparer pour prendre quelques élèves à part, soit parce qu’ils ont besoin d’un petit soutien avant de retrouver leurs camarades, soit au contraire parce qu’ils ont terminé leur travail (un complément ou une lecture leur sera alors proposé en attendant les autres).
Pour un petit complément d’information pioché directement à la source, nos deux enseignantes aventurières ont accepté de me rencontrer :
- Cette rentrée a du être sportive pour vous deux. Avez-vous trouvé votre vitesse de croisière ?
Oui, ça a été plus sportif qu’une rentrée ordinaire. Nous avons du faire face à une réorganisation des deux salles de classe, et à une augmentation du nombre de copies à corriger par exemple… Mais surtout, nous avons du énormément discuté pour être en total accord dans notre travail. Il a fallu aussi donner rapidement le ton avec nos élèves et nous avons du être plus strictes au début pour qu’il n’y ait pas de débordement. À ce jour, oui nous pouvons dire que nous avons tous pris le rythme. - Quel a été votre plus gros défi ?
Le plus gros défi a sans doute été de faire des concessions lors de notre mise en place. Nous avions l’habitude d’enseigner seule et à notre manière. Il faut donc toujours rester ouverte aux idées de l’autre pour préserver une bonne cohésion dans l’équipe. - Les enfants sont divisés en deux groupes. Suivent ils les mêmes cours ou sont ils regroupés par niveau scolaire ?
Au départ, ce sont trois classes homogènes et distinctes destinées à trois enseignantes titulaires dont nous deux. C’est notre projet de co-enseignement qui a réuni deux d’entre elles. Les élèves suivent le même apprentissage, tantôt tous ensemble, tantôt séparément (grâce aux deux salles disponibles pour eux), en fonction de l’emploi du temps de chaque groupe. Des modifications sont apportées dans les groupes quand le besoin s’en fait ressentir, pour isoler les enfants… soit pour qu’ils obtiennent un coup de pouce en cas de petites lacunes passagères, soit parce qu’ils ont terminé le devoir demandé et qu’ils s’occupent en attendant la prochaine leçon. - Que souhaitez vous dire aux parents qui ont encore des appréhensions face aux nombres d'élèves dont vous avez la charge chaque jour ?
Nous sommes deux enseignantes titulaires pour quarante deux élèves. Le ratio reste inchangé.Lorsque la moitié de la classe se trouve en cours spécialisé (anglais art dramatique, activité physique etc…), on se retrouve à deux pour vingt et un élèves. Nous pouvons de ce fait proposer une approche beaucoup plus personnalisée. À deux nous sommes plus réactives ! Les enfants profitent de la dynamique de groupe et deviennent autonome plus rapidement. Ils bénéficient aussi d’une évaluation à deux regards, ce qui permet un meilleur recul vis-à-vis des situations.
Des enseignantes motivées, des enfants encadrés, et une école de bonne réputation, voici là tous les éléments que possède l'école Lajoie à Outremont.
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