Chaque semaine, Marie-Anne Poggi de la bibliothèque Robert-Bourassa nous propose un coup de cœur littéraire.
Lire ! de Bernard et Cécile Pivot (Flammarion, 2018), 191 pages.
Je ne suis pas née avec un livre dans les mains, mais je vais sûrement mourir en lisant. Enfin, c’est ce que je me souhaite… mais le plus tard possible. Si je commence ainsi ma chronique, c’est que je viens de terminer Lire ! de Bernard et Cécile Pivot où il est question de leur amour des livres et de la lecture.
Vous dire combien je me suis reconnue dans la publication de Lire !... Je ne sais pas quelle place occupe la lecture dans votre vie, mais dans la mienne, elle est essentielle, vitale même à mon bien-être. Ne pas lire une journée, c’est comme pour certains ne pas faire une heure de sport par jour. Chacun ses loisirs !
Mentionner le nom de Bernard Pivot, c’est pour la majorité d’entre nous, amoureux de la littérature, repenser aux émissions Apostrophes (de 1975 à 1990) et Bouillon de Culture (de 1991 à 2001). Aujourd’hui âgé de 83 ans, Bernard Pivot, ce fils d’épicier lyonnais est, depuis 2014, président de l’académie Goncourt où il a été élu dix ans plus tôt. En plus de cette fonction, il tient aussi une chronique hebdomadaire dans Le Journal du dimanche tout en écrivant ses propres ouvrages, un peu moins d’une vingtaine.
Écouter Apostrophes, c’était comme entrer en religion. Silence obligatoire, petit cahier noir et crayon en mains pour noter des titres qui m’intéressaient. Combien de découvertes d’auteurs lui dois-je ? J’ai arrêté de compter. J’irai même jusqu’à dire qu’après les suites romanesques d’Henri Troyat, qui furent mes premiers coups de cœur, je dois ma passion de la lecture à Bernard Pivot.
Préparer une émission littéraire telle qu’Apostrophes a demandé bien des sacrifices à cet homme qui devait lire entre 10 et 12 heures par jour, et ce, même les fins de semaine, au détriment de sa vie familiale et amicale, sans voir non plus expositions ou pièces de théâtre. Lire, lire, lire, pour être fin prêt à recevoir les invités de la semaine sur son plateau.
Ceci étant dit, si Bernard Pivot a, cette fois, accepté d’écrire un ouvrage sur la lecture où « j’exposerais ma méthode, mes trucs, mes goûts », c’est parce que sa fille cadette était, et je le cite, « très représentative des lectrices par sa passion majoritaire pour les romans ». Et voilà le duo père-fille à nous dévoiler leur ivresse commune où Cécile « vole » du temps pour lire, entre ses responsabilités de mère de trois enfants et son travail de journaliste.
Lire ! comporte un avant-propos signé de Bernard Pivot, 21 chapitres très courts et une annexe de trois pages comportant, par ordre alphabétique, les noms des auteurs cités tout au long de l’échange de points de vue entre le père et la fille sur différents sujets reliés à la lecture.
Bel objet, bien présenté, cet ouvrage de 191 pages propose des illustrations – photos et reproductions de tableaux – de gens en train de lire, le tout intercalé des propos des auteurs.
Je ne sais pas à quoi ressemble votre bibliothèque personnelle et « bibliothèque idéale », mais la mienne s’enrichit d’année en année. Seul regret : ne pas réussir à faire diminuer ma pile de « livres à lire ».
Quel est votre classement ? Par ordre alphabétique d’auteurs ? Maisons d’édition ? Genres littéraires ? Pays ? Ou alors avez-vous, comme Céline Pivot, une « bibliothèque communiste » ? Je trouve l’expression fort sympathique.
Plutôt que de vous donner les réponses de Bernard et Céline Pivot, je vous soumets quelques questions en vrac. À vous de répondre, de cogiter, de comparer, de vous positionner. L’heure de vérité a sonné.
Êtes-vous du genre à…
Gruger du temps de lecture sur toutes autres activités et même jusqu’à refuser une invitation pour lire tranquillement chez vous ? Lire au lit ? Sur une chaise droite ? À la plage ? Dans un lieu public ? Vous fier à la recommandation d’un(e) ami(e) pour choisir un livre ? À votre libraire préféré ? Lire la section « livres » des journaux et/ou des revues ? Regarder les émissions littéraires et/ou écouter celles qui passent à la radio ? Acheter régulièrement des livres alors qu’une dizaine, pas encore lus, vous attendent à la maison ? Vous procurer un roman – ou tout autre genre littéraire – de l’un de vos auteurs chouchous avant que la critique ne paraisse ? Fouiller dans le dictionnaire durant votre lecture si vous ne connaissez pas la signification d’un mot ? Annoter vos livres ou les garder dans l’état d’origine ? Prêter vos bouquins, même si vous savez que la plupart du temps, c’est pour un aller simple ? Donner une deuxième chance à un auteur dont vous venez de lire le premier roman ? Pardonner à un écrivain que vous aimez le livre qui vous a déplu ? Abandonner un livre s’il vous tombe des mains – comme nous le suggère Daniel Pennac dans Comme un roman ? Relire certains titres ? Ne pouvoir lire quand vous avez un chagrin d’amour ou un problème personnel ? Zieuter le titre de l’ouvrage que lit la personne à vos côtés dans le métro, l’autobus ou au parc ? Lire les mêmes livres en vacances et/ou en saison estivale que durant le reste de l’année ?
Je laisse le mot de la fin à Bernard Pivot : « Une bibliothèque est plus qu’un autoportrait : une autobiographie écrite par les autres. » (p. 148) et « Offrez des livres ! Ils s’ouvrent comme des boîtes de chocolats et se referment comme des boîtes à bijoux. » (p. 156)
Réservez ce titre dans le réseau des bibliothèques de Montréal :
https://nelligandecouverte.ville.montreal.qc.ca/iii/encore/search/C__SPivot%2C%20Bernard%20et%20C%C3%A9cile.%20Lire%20%21__Orightresult__U?lang=frc&suite=cobalt
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