Un timbre-poste à l'effigie de la première souffleuse d'Outremont a été émis pour souligner cette extraordinaire invention.

Outremont est riche de son patrimoine ; des bâtiments dont les murs suintent d’histoire et d’anecdotes, des lieux de souvenirs et de commémoration, des pionniers qui ont marqué la ville de leurs réalisations.

(12 décembre 2011) C'est à Outremont que le vrombissement de la souffleuse à neige, caractéristique des soubresauts de l'hiver chez nous, se fait entendre pour la première fois au Canada. En 1927, la ville d'Outremont a été la première à acquérir l'engin révolutionnaire de l'inventeur même, Arthur Sicard, un fermier de Saint-Léonard-de-Port-Maurice – le Saint-Léonard actuel – aux prises avec les routes enneigées qui rendaient problématique le transport du lait de la ferme laitière familiale. Il s'inspire du principe de la moissonneuse-batteuse à lame rotative pour mettre au point son projet qui mettra quelque 25 années avant d'arriver à terme. Le coût de vente de ses appareils s'élevait à 13 000 $, une montagne pour l'époque, justifiée par l'envergure des accumulations de neige après les tempêtes. La vitesse de déneigement de l'appareil était de 11 tonnes de neige à la minute (aujourd'hui, c'est 50 tonnes à la minute qu'on souffle à 80 mètres de distance). Les souffleuses Sicard ont été vendues par la suite dans d'autres villes, Hull en 1928, Westmount et Montréal en 1932 et un peu partout dans le monde, aux États-Unis et en Europe. Elle serait même utilisée en Égypte et au Liban pour venir à bout des accumulations après les tempêtes... de sable. Un timbre-poste à l'effigie de la première souffleuse d'Outremont a été émis pour souligner la contribution de cette extraordinaire invention qui a réussi à nous débarrasser de la neige, du moins en partie. On peut voir sur You Tube les magnifiques images d'hiver du documentaire Le Souffleur de neige (Manuel Barbeau-Lavalette, 2003) dans lequel apparaît la première souffleuse achetée par la ville d'Outremont, conservée dans un entrepôt du Musée des Sciences et des Technologies à Ottawa.

(Hélène Côté, LE JOURNAL D’OUTREMONT)