764 avenue Outremont, la première
église catholique à Outremont
La première église d'Outremont est maintenant le CPE Champagneur.
Outremont est riche de son patrimoine ; des bâtiments dont les murs suintent d’histoire et d’anecdotes, des lieux de souvenirs et de commémoration, des pionniers qui ont marqué la ville de leurs réalisations.
(17 août 2011) Peu de gens savent que la petite maison sous les arbres qui loge depuis plusieurs années le Centre de la petite enfance Champagneur, juste à côté de l'église Sainte-Madeleine, témoigne des temps héroïques du début du culte catholique à Outremont. C'est une modeste chapelle qui fut d'abord érigée en ce lieu, en 1909, par la Fabrique de la paroisse Sainte-Madeleine. Il faut se reporter à l'époque où la paroisse nouvellement créée le jour de la fête de sainte Madeleine par Mgr Paul Bruchési, archevêque de Montréal, ne comptait que 98 familles catholiques, la plupart des ouvriers, dont la moitié subissait, bon an mal an, les sévices du chômage. Un temple empreint de modestie dont la construction au coût de 7 680 $ ne pouvait pas compter sur la contribution substantielle de ses ouailles. Ce n'est qu'en 1925, 16 ans plus tard, que l'église Sainte-Madeleine telle que nous la connaissons aujourd'hui, ouvre ses portes aux fidèles, après Saint-Germain (1911) et Saint-Viateur (1913). Autre époque, autre facture, le coût de construction de l'imposant édifice s'élèvera à 260 099 $, incluant l'ameublement.
Le modeste bâtiment de briques rouges sur soubassement de pierres grises est resté sensiblement le même après plus de cent ans d'existence. Toutefois, à l'époque, les trois entrées sur la façade, protégées par des auvents de bois, permettaient l'accès à l'intérieur de la chapelle. Aujourd'hui, seule l'entrée centrale demeure en usage puisque les escaliers d'accès menant aux entrées latérales ont disparu. Dommage qu'on ait aussi détruit le clocheton qui couronnait la travée centrale. L'histoire semble confirmer que le premier curé de Ste-Madeleine, l'héroïque Zenon Therrien, aurait donné à la paroisse la somme de 200 $ pour l'acquisition de la cloche. Après la construction de l'église, et pendant plusieurs années, le bâtiment a abrité un centre de loisirs pour les jeunes et a offert le logis au concierge de l'église. Aujourd'hui, c'est le babillement des tout-petits qui a remplacé celui des anges.
(HÉLÈNE CÔTÉ, LE JOURNAL D’OUTREMONT)