Le maire d'Outremont, M. Laurent Desbois, a présenté trois demandes toponymiques au Conseil municipal de Montréal, soulignant la contribution exceptionnelle de trois femmes remarquables. Ces nouvelles désignations sont un hommage mérité à leur héritage.
Place Micheline-Legendre pour la place de l'Îlot Saint-Viateur devant la Maison internationale des arts de la marionnette située au 30, avenue Saint-Just.
L’îlot Saint-Viateur deviendra la Place Micheline-Legendre. Micheline Legendre, pionnière de l’art de la marionnette, a fasciné des générations par ses spectacles. Sa passion et son dévouement ont façonné la culture au Québec et au-delà. Née à Outremont en 1923, elle est une pionnière du 11e art, l’art de la marionnette. Alors qu’elle semble vouloir s'orienter vers une carrière en musique, elle rencontre en 1945 Albert Wolff, marionnettiste de Munich, qui l'initie à l'art des marionnettes. En 1948, elle fonde le Théâtre des marionnettes de Montréal. Elle séjourne en Europe au début des années 1950, où elle étudie les différentes techniques de marionnettes avec les plus grands maîtres et fait plusieurs stages successifs en Angleterre, en Autriche, en Allemagne et en Italie.
En 1951, elle est la première marionnettiste nordaméricaine à représenter à la fois la France et le Canada au premier congrès de la marionnette d'après‐guerre tenu à Düsseldorf, en Allemagne. En 1952, elle revient au Canada où elle tourne son premier film pour l'Office national du film du Canada. Durant sa carrière, elle donne plus de 16,000 représentations des 68 spectacles qu'elle a conçus et montés à Montréal et à l'extérieur avec son équipe du Théâtre des marionnettes de Montréal, devant plus de 2 500 000 spectateurs avec ses 1 170 marionnettes.
Micheline Legendre a aussi donné plus de 200 spectacles publicitaires, a tourné trois films et une série de 52 films éducatifs, ainsi que plus de 400 représentations à la télévision de Radio‐ Canada. En 1986, elle publie l’ouvrage Marionnette, art et tradition chez Leméac. Elle se démarque aussi par son implication dans le milieu des arts. Elle est présidente de la Conférence canadienne des arts, membre du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal (section théâtre) et membre de la Société des écrivains (section Montréal).
En 1991, elle est nommée Chevalière de l’Ordre national du Québec en raison de son grand apport à la culture, puis est faite officière de l’Ordre du Canada en 1998 et devient membre de la Société royale du Canada en 2001. En 2000, l'Union internationale de la marionnette (UNIMA) lui confère le titre de membre honoraire, lors d'un congrès tenu à Magdeburg, en Allemagne.
Parc Naomi-Bronstein pour le mini parc actuel nommé « Querbes » dans le district Claude-Ryan sur l’avenue Querbes.
Le mini parc Querbes dans le district Claude-Ryan. Naomi Bronstein a sauvé des vies dans des pays ravagés par la guerre. Son engagement humanitaire fait d’elle une véritable héroïne et source d’inspiration. Née à Outremont en 1945, Naomi Bronstein est une philanthrope qui a eu un apport exceptionnel dans la société. En 1969, elle fonde Families for Children, une institution organisant l’adoption d’orphelins de la guerre du Vietnam. En 1972, elle ouvre un orphelinat nommé Canada House au Cambodge pour accueillir des enfants survivants de villages bombardées, mais doit le quitter en 1975 à cause des conditions politiques défavorables. Face à l’instabilité au Vietnam et au Cambodge, elle décide de faire évacuer 65 orphelins à bord d’un vol de l’Aviation royale canadienne les sauvant d’une mort certaine face au régime des Khmers rouges. De 1976 à 1981, elle oeuvre au Guatemala, où elle reconvertit entre autres des autobus scolaires en cliniques médicale mobiles.
En 1983, elle contribue à fonder l’organisme Heal the Children Canada, un organisme qui permettrait à des enfants de pays du tiers monde d’être opérés au Canda. À la fermeture de l’organisme, elle repart au Cambodge fonder un autre orphelinat, puis se retourne au Guatemala afin de mettre sur pied un organisme destiné aux enfants. Son travail humanitaire et son engagement envers la cause des orphelins et des enfants malades sont reconnus à de nombreuses reprises.
Elle est faite membre de l’Ordre du Canada en 1983, et devient titulaire, en 1992, de la médaille de la confédération. Surnommée la “mère Teresa du Canada”, elle meurt en 2010. Elle avait 12 enfants, dont sept adoptés.
Avenue Lise-Fortier pour remplacer le tronçon de l’avenue du Manoir au pied du viaduc Rockland entre Rockland et Davaar.
Un segment de l’avenue du Manoir vu de l’avenue Davaar. Première femme diplômée en gynécologie-obstétrique, a été pionnière pour les droits des femmes en matière de santé. Sa détermination a ouvert la voie à l'accès à des soins essentiels pour toutes. Lise Fortier est la première femme québécoise à être diplômée en gynécologie‐obstétrique par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada en 1958. En 1967, elle ouvre la première clinique de planification familiale en milieu hospitalier francophone québécois, située sur l’avenue Champagneur. En 1975, elle accède à la présidence de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Après y avoir enseigné de 1965 à 1978, elle reçoit le titre de professeur titulaire de clinique de l’Université de Montréal.
Sa carrière et ses réalisations font de la docteure Lise Fortier une figure pionnière et emblématique pour le combat des droits de femmes au Québec, notamment en ce qui concerne l’accès à la contraception et à l’avortement. Elle reçoit d’ailleurs le prix Abbott‐Pellan‐Brissette en 1995, décerné conjointement par l’Association des médecins de langue française du Canada et le Collège des médecins du Québec, en reconnaissance de sa contribution particulière à la santé des femmes du Québec.





