La campagne électorale fédérale bat son plein partout au pays. En vue du scrutin du 28 avril prochain, votre journal local vous présente les principaux candidats qui tenteront de se faire élire dans la circonscription d’Outremont.

Le co-chef du Parti vert du Canada, Jonathan Pedneault, qui sera le porte-parole du parti lors des débats des chefs, et qui est également candidat dans Outremont, a été le premier à répondre à notre questionnaire.
Votre lieu de résidence : À deux coins de rue du métro Laurier, Montréal
Un mot sur votre profession/expérience : Pendant près de 15 ans, j’ai travaillé comme journaliste, documentariste et chercheur en droits humains pour différentes organisations, dont Human Rights Watch. Mon travail m’a amené à couvrir plus d’une vingtaine de zones de conflit à travers le monde : du Yémen à la Colombie, en passant par le Congo, la Libye, l’Ukraine et bien d’autres. J’y ai interrogé des victimes de crimes de guerre, documenté des abus commis par des gouvernements ou des groupes armés, et plaidé pour la justice devant les Nations unies. J’ai aussi réalisé plusieurs documentaires, notamment pour Radio-Canada, afin de donner la parole à celles et ceux qu’on entend trop rarement.
Ma toute première expérience politique, je l’ai vécue ici à Montréal, en 2006, en faisant du porte-à-porte pour Justin Trudeau. Depuis, mon regard a évolué, mais cette connexion directe avec les gens, sur le pas de leur porte, reste pour moi une boussole. C’est ce parcours, à la fois global et profondément local, qui forge ma vision : une politique humaine, courageuse et ancrée dans la réalité du terrain.
Qu’est-ce qui vous lie à la circonscription d’Outremont?
Outremont, c’est chez moi. C’est ici que je revenais me poser entre deux missions à l’étranger, lorsque je documentais des violations des droits humains dans des zones de guerre. J’ai habité sur Saint-Joseph, j’ai passé d’innombrables soirées à discuter avec mes amis sur Bernard ou Van Horne. C’est un quartier qui m’a offert du réconfort, de l’ancrage, du sens. Je le fréquente autant par ses cafés que par ses parcs, ses librairies, ses ruelles et ses contrastes. Aujourd’hui, j’habite ici, à deux coins de rue du métro Laurier, parce que je veux vivre là où la ville respire fort. Outremont, le Mile End, le Plateau et Côte-des-Neiges, pour moi, c’est une mosaïque de cultures, d’idées et de générations. C’est ici que je veux m’ancrer politiquement et humainement.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres candidats?
Je dirais d’abord que je n’ai pas peur de sortir du cadre. Je ne suis pas là pour changer la façon dont on fait de la politique. En tant que co-chef du Parti vert, je suis le seul candidat capable de porter la voix d’Outremont et des Montréalais de la circonscription à Ottawa sans devoir suivre une ligne imposée. J’ai aussi un parcours atypique, forgé sur le terrain : j’ai risqué ma vie pour défendre la dignité humaine. Cette rigueur, ce courage, je les mets aujourd’hui au service de celles et ceux d’ici. Je ne joue pas la game politique, je suis là pour faire le travail.
Quelles sont vos priorités?
Ma priorité, c’est qu’on prenne enfin soin les uns des autres. Que plus personne ne tombe à travers les mailles du filet social. Il faut s’assurer que tout le monde ait accès à un logement abordable, à une alimentation saine, à des soins de santé accessibles. Je veux aussi que le Canada reprenne le contrôle de ses décisions économiques et climatiques, plutôt que de les confier aux grandes fortunes ou aux intérêts pétroliers. À l’échelle locale, je veux qu’Outremont devienne un modèle : un quartier accessible, solidaire, vivant, où le transport collectif est fiable, les familles soutenues, les milieux de vie protégés.
Quels dossiers voulez-vous faire avancer?
La crise du logement nous frappe de plein fouet : les loyers explosent, et trop de familles sont forcées de quitter le quartier. Il faut redonner de l’espace aux coopératives, réguler le marché locatif, et construire du logement social. On a aussi besoin d’un financement sérieux du transport en commun, avec plus de fréquence, plus d’accessibilité. Il faut briser l’isolement social, notamment chez les aîné·es, soutenir nos commerces indépendants, et renforcer les ponts entre nos différentes communautés. Outremont et les quartiers montréalais de la circonscription sont une mosaïque fragile et précieuse : il faut en prendre soin, ensemble.
Quels sont les enjeux dans Outremont selon vous, ou le plus grand défi?
Le plus grand défi, c’est de sortir du cynisme. De redonner aux citoyen·nes l’espoir qu’un député puisse vraiment les représenter, sans être muselé par une machine partisane. Trop souvent, les enjeux locaux sont mis de côté au nom d’une stratégie nationale abstraite. Or, Outremont et Montréal ont des besoins très concrets, et des forces incroyables à mettre en valeur. Ce qu’il faut, c’est une voix libre, enracinée, prête à se battre pour les gens d’ici, pas à leur parler en slogans ou à seulement leur envoyer des circulaires. Avec humilité, mais avec détermination, c’est ce rôle que je veux assumer.