C’est avec surprise et tristesse que nous apprenions la faillite de la Pâtisserie de Gascogne, dont l’une des boutiques est située sur l’avenue Laurier.
Pour beaucoup d’entre nous, la Pâtisserie de Gascogne était symbole de raffinement. Plusieurs regretterons la perte de ce fleuron de la gastronomie montréalaise, établi depuis plus de 60 ans.
Voici un texte puisé dans nos archives et signé par Hélène Côté sur le fondateur, M. Francis Cabanes, et qui retrace les débuts de la pâtisserie de Gascogne.
Les traditions alimentaires françaises ont essaimé jusqu'à chez nous timidement à partir du début du 20e siècle et de façon plus marquée depuis les années 1960. Si les croissants, madeleines et tartes tatin n'ont plus de secret pour nous, c'est que des hommes et des femmes sont venus s'établir chez nous et y ont investi leur savoir-faire et leur talent. Francis Cabanes, fondateur de la Pâtisserie de Gascogne est de ceux-là.
Le Québec des années 1950
Au moment ou M. Cabanes quitte en 1952 sa Gascogne natale pour déposer son tablier de pâtissier dans la jeune ville de Montréal, le Québec est en pleine effervescence des premiers supermarchés Steinberg. Que de chemin parcouru dans les habitudes alimentaires des Montréalais depuis cette époque ou le rôti de bœuf, la purée de pommes de terre et la tarte au sucre étaient les agapes incontournables des grandes occasions. Francis Cabanes fut de ceux qui sont allés au-delà du conservatisme et des habitudes alimentaires ancrées pour poser avec confiance et savoir-faire les premiers jalons de la gastronomie à Montréal. La Pâtisserie de Gascogne qu’il a fondée le 15 août 1957 avec son épouse Lucie est un des principaux chefs de file du raffinement alimentaire à Montréal.
Des débuts ardus
Né à Allemans-du-Dropt, dans le Sud-Ouest de la France, en 1929, Francis Cabanes perd sa mère et son père avant l’adolescence. Il apprend dès l’âge de 14 ans le métier de boulanger avec l’artisan du village, et de sa grand-mère Angéline, la noblesse de la simplicité. C’est à 16 ans qu’il s’initie aux secrets de la pâtisserie et qu’il comprend les dures contraintes des horaires dictés par la fraîcheur des produits de boulangerie et de pâtisserie. Son union avec Lucie Fruttero, qui deviendra sa fidèle collaboratrice et partenaire de vie, l’inspire pour se façonner un avenir prometteur. Montréal qui vit sa belle époque de l’hôtellerie est l’avenir qu’ils choisissent. Quelques semaines seulement suffisent pour trouver du travail, d’abord chez Cousin, puis, à la Pâtisserie Dubois de Westmount et plus tard, à la Pâtisserie du Parc sur Papineau. C’est en 1957, tout juste cinq ans après son arrivée, qu’il ouvre la première Pâtisserie de Gascogne sur Gouin, à Cartierville. C’est le début de la grande aventure.
L'entreprise fait des petits
Malgré les inévitables difficultés de l’entreprise émergente, jamais il ne fut question de couper sur la qualité des produits pour joindre les deux bouts ni d’en limiter l’expansion. Il n’a pas craint de faire connaitre les macarons au salpicon d’ananas alors que le pudding chômeur ralliait les préférences. Les clients lui ont donné raison : la Gascogne déménage son adresse du boulevard Gouin vers des locaux plus vastes sur le boulevard Marcel-Laurin, ouvre à Westmount sa 2
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