Chaque séance du conseil a son lot d’interventions exaspérées plus ou moins flamboyantes, parfois ponctuées d’humour ou d’applaudissements. Mais lors de ce conseil du 2 décembre, l’intervention d’un couple de citoyens a particulièrement bousculé l’ambiance par des discours véhéments mais très argumentés qui met en défaut la responsabilité de l’Arrondissement.

Mme Linda Desrosiers puis son époux Martin ont pris la parole de manière directe en relevant d’abord n’avoir reçu aucun retour d’appels téléphoniques et de courriels; de nombreux messages restés sans réponse depuis de longs mois…
Tous deux venaient interpeller le conseil des élus et les chefs de services pour le point 47.04 : Rendre une décision par résolution pour l’immeuble situé au 34 Maplewood quant à une demande d’occupation permanente du domaine public par son propriétaire (Art. 4 - Règlement AO-48).
« Quand allez-vous respecter vos règlements ? », demande avec force Linda Desrosiers, résidente du 40 Malplewood. Leur voisin a construit sans autorisation et sur le domaine public un muret de trois pieds de haut. Le patrimoine du quartier prône des talus réhaussés, avec une marge de recul verte, et non des murets, affirme-t-elle « Pourquoi abandonner un constat d’infraction dûment établi, validé par un conseil d’arrondissement le 5 septembre 2017. Le constat a cheminé jusqu’à la Cour municipale et devant un juge qui doit trancher sur les motifs du refus ou de l’acceptation du constat d’infraction. Le constat est au pénal en ce moment : laissez le juge décider ! »
« Comment le politique peut-il se mêler du juridique dans une démocratie ? », poursuit-elle. « On parle d’une ordonnance de démolir les murets, mais vous prévoyez voter une motion pour défaire cette décision pour des frais de procédure trop couteuses. Où est l’intérêt public ? Les caisses sont vides à Outremont et vous n’avez pas la conviction de défendre le règlement de zonage pour faire des économies ? »
« Il s’agit d’une construction illégale sans PIIA sur le domaine public », a résumé Martin Desrosiers. « Le rapport de l’ombudsman a noté plusieurs fautes et vices de procédure et une crainte de favoritisme pour le 34 Maplewood », rappelle-t-il.
« C’était une décision difficile à prendre, argumente le maire Tomlinson. Nous faisons fi de quelques commentaires de l’ombudsman. On a consacré beaucoup de temps, beaucoup d’argent et nous choisissons de mettre enfin un terme à ce dossier; on arrête de dépenser… On va faire quelque chose la prochaine fois », une phrase qui déclencha l’ire des citoyens et de l’assistance.
« Je note qu’on laisse passer une construction illégale et que vous reconnaissez, Monsieur Tomlinson, que c’est illégal ! », a conclu Martin Desrosiers.
Pour sa part, le conseiller Corbeil intervient sur le danger de créer un précédent qui usera du fait accompli. « C’est un problème d’équité et d’égalité devant la loi », a-t-il conclu.
Revoyez ce passage (1h44’28") de la séance du conseil du lundi 2 décembre ici
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