La forêt urbaine d’Outremont en a pris pour son rhume lors de l’épisode de verglas le 5 avril dernier. Le bilan de l’hécatombe arboricole est lourd: plus de 450 tonnes de branches ramassées.

Les nombreuses branches brisées dans Outremont à la suite de la tempête de pluie verglaçante d’avril, totalisent plus de 450 tonnes de branches ramassées en date du 8 mai.
« Parce que nous ne pouvons pas transporter les branches— on n’a pas de place ici dans l’arrondissement, on a déchiqueté sur place en copeaux et on a envoyé le tout au Complexe environnemental de Saint-Michel », a expliqué le maire Laurent Desbois au début de la séance du conseil mardi dernier.
627 000 $ pour l’entretien des arbres par année
Avec un indice de canopée de 34 %, Outremont possède la seconde plus grande canopée des 19 arrondissements de la Ville de Montréal, derrière L’Île-Bizard-Sainte−Geneviève, laquelle a un indice de canopée de 43 %. Selon Laurent Desbois, ce serait cependant Outremont qui possède la canopée d’arbres centenaires la plus vaste de tous les arrondissements.
Ce dernier a d’ailleurs souligné à grands traits que la canopée outremontaise, qui se trouve être le prolongement du parc du mont Royal, est un poumon vert pour le quartier, mais aussi pour la Ville de Montréal en entier.
Une telle forêt urbaine « nécessite un entretien régulier qui coûte très cher », de l’avis de cet économiste de carrière. Soit autour de 3,6 % du budget de l’arrondissement.
Plus en détails, Outremont dépense environ 620 000 $ par année pour l’entretien régulier de la canopée, en plus d’un budget de 127 000 $ pour l’élagage cyclique préventif des arbres, qui a été ajouté cette année.
« Donc c’est 627 000 $ de taxes, ici, à Outremont qui sert à entretenir les arbres; c’est un fardeau qui est extrêmement lourd pour l’arrondissement », a-t-il commenté.
Pour cette raison, son administration a ainsi déposé une motion d’urgence mardi dernier, sur laquelle le conseil d’Outremont a par ailleurs voté à l’unanimité, pour demander une aide financière additionnelle et récurrente à la ville-centre pour l’entretien des arbres.
La tempête du verglas du 5 avril dernier a mis en lumière les défis importants auxquels l’arrondissement doit faire faire face en lien avec l’entretien de sa canopée, a-t-il argué en préambule à cette motion, en rappelant que la forêt urbaine outremontaise comprend aujourd’hui quelque 7300 arbres publics, représentants 86 espèces, variétés et cultivars distincts en bordure de ses rues et dans ses parcs— et qu’elle joue un rôle important pour contrer les îlots de chaleur et pour capter le carbone.
L’obtention du permis d’abattage d’arbres simplifiée
Le 2 mai, le conseil d’arrondissement d’Outremont a également voté à l’unanimité sur une motion visant à faciliter l’obtention du permis d’abattage d’arbres sur le domaine privé.
« Jusqu’à présent, à Outremont, si vous vouliez abattre un arbre, il fallait un rapport d’expertise en ingénierie arboricole », a laissé savoir la conseillère Caroline Braun. Or, avec le ravage de la crise du verglas, les citoyens appellent à l’arrondissement, « très désespérés », a-t-elle souligné.
Pour une période temporaire de quatre mois, soit jusqu'à la fin du mois d'août 2023, l’arrondissement d’Outremont proposera ainsi « une procédure allégée d'émission de permis en permettant à ses citoyens de déposer, en soutien à leur demande de permis, un relevé photographique en lieu et place d'une étude complétée par un expert en arboriculture. »