Jean-Luc Allard est de ces personnes qui s’illuminent quand elles parlent de leur passion. Membre du club des collectionneurs de cartes postales – on les appelle les cartophiles – il exhibe avec fierté ses albums qui abritent plusieurs milliers de ces artéfacts.

Sur ces cartes, qui datent pour la plupart de la fin du 19e siècle jusqu’à la moitié du 20e siècle, on redécouvre une époque qui semble bien lointaine, celle où des pancartes posées sur un pont indiquaient qu’il y était « Interdit de trotter », ou encore celle où les flâneurs du dimanche atteignaient les hauteurs du Mont-Royal en prenant place à bord du funiculaire. La valeur historique de ces cartes est inestimable. « Beaucoup de cartophiles cherchent des cartes représentant les rues de leur village natal. Ils veulent voir à quoi ressemblaient les rues et quels bâtiments ont disparu », explique Jean-Luc Allard.
Pour sa part, le jeune retraité outremontais affectionne particulièrement un photographe, Charpentier, qui avait son studio à L’Épiphanie avant de déménager sur la rue Notre-Dame, à Montréal. Entre 1930 et 1960, il a réalisé principalement des cartes postales dites « photos véritables » (vraies photos imprimées dans un format carte postale) où il a immortalisé des paysages des Basses et des Hautes Laurentides et des rues de Montréal. Charpentier était ce qu’on appelait à l’époque un photographe de cartes postales.
Il faut savoir que pendant cette période qu’on appelle l’âge d’or de la carte postale, de 1902 à 1930, tout le monde collectionnait des cartes postales; photographes et vendeurs pouvaient donc en vivre aisément. À cette époque, les Québécois les utilisaient pour des correspondances locales ou des correspondances outre-mer avec des Européens. Les pages des nombreux albums de Jean-Luc Allard tournent au rythme d’un siècle où les us et coutumes, le style vestimentaire et le paysage urbain se sont grandement métamorphosés.
Pour découvrir nos richesses patrimoniales, que vous soyez cartophile débutant ou expert, un Salon de la carte postale et du vieux papier aura lieu le 6 juin prochain au Collège Jean-de-Brébeuf, 3200 chemin de la Côte-Ste-Catherine. Le coût d’entrée est de 5$.
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