Encore sous le choc des événements tragiques survenus en novembre, Outremont souhaite ravoir un poste de police dans le quartier. En parallèle, l’inquiétude persiste quant à l’avenir du parc canin Mali, et le dossier du 1050 Saint-Viateur traîne en longueur. Voici un survol du conseil d’arrondissement du mois de décembre.
Le 6 novembre dernier, un jeune Outremontais, Philippe-André Graton, 19 ans, a été poignardé à mort, aux abords du parc John F.-Kennedy, sur l’avenue Ducharme. ll s’agissait du 33e meurtre de l’année à Montréal.
Pour honorer sa mémoire, l’arrondissement tiendra une vigie à la chandelle le 9 décembre prochain, à 14 h, au parc Kennedy. « La population est invitée à se recueillir afin d’observer une minute de silence et de dénoncer les actes de violence, particulièrement ceux qui ont enlevé la vie à M. Graton », a convié le maire d’Outremont Laurent Desbois, lors de la séance publique, ce lundi soir.
Le 16 novembre dernier, un accident au coin des avenues Lajoie et Bloomfield a aussi créé une onde de choc dans le quartier, alors qu’un automobiliste a commis un délit de fuite après avoir heurté une poussette, dans laquelle se trouvait un enfant d’un an. Le bébé n’a pas été blessé.
Or, « il y a clairement un problème de sécurité », a laissé savoir Laurent Desbois, indiquant d’un même souffle qu’il y a beaucoup de vitesse dans Outremont, mais aussi beaucoup de circulation de transit. C’est un fléau, selon lui, et « il faut trouver des façons de reprendre possession de notre milieu de vie », a-t-il souligné.
Rappelons qu’une collision entre un VUS et un bambin de quatre ans est survenue en mars dernier, près de cette même intersection, à l’entrée d’une ruelle. Suite à cela, Outremont a réduit à 10 km/h la vitesse dans ses ruelles et aménagé des dos d’âne supplémentaires.
Plus récemment, le conseil a aussi voté pour abaisser la limite de vitesse sur l’avenue Lajoie; la faisant ainsi passer de 30 km/h à 20 km/h. La nouvelle signalisation devrait par ailleurs être mise en place sous peu.
Rétablir le poste de quartier 24
Dans la foulée des événements survenus dans le quartier ce dernier mois, Outremont augmentera la présence de patrouilleurs de la sécurité publique autour des écoles, a annoncé le maire Desbois, lundi.
Son administration a aussi déposé une motion pour le retour du poste de police à Outremont. Laurent Desbois est d’avis qu’un service de police de proximité est essentiel pour la prévention et la criminalité. « La présence policière est importante pour amener un sentiment de sécurité. Et juste d’avoir des voitures autour d’un poste de police, qui viennent et qui vont, [marquerait] une présence dissuasive. Ça nous ferait beaucoup de bien », a-t-il résumé.
Du courage pour le maintien du parc canin Mali
La citoyenne d’Outremont, Célia Grimard, membre de l’exécutif de l’Association du parc canin d’Outremont (APCO), aussi appelé le parc Mali, s’est présentée au micro du conseil le 5 décembre, pour parler des enjeux auxquels fait face ce vaste espace vert, comprenant quelque 80 arbres matures.
Le sort que la Ville de Montréal réserve à ce parc n’est pas connu à ce jour. Selon Mme Grimard, la Ville aurait des ambitions immobilières sur ce terrain, mais « les scénarios, on ne les a pas, on les attend », a-t-elle indiqué, en déplorant le manque de transparence de la ville-centre à ce propos.
Cette dernière a aussi rappelé qu’une pétition en ligne pour le maintien intégral de ce parc a recueilli plus de 2000 signatures, depuis environ trois semaines. De fait, 2120 personnes avaient signé la pétition, au moment d’écrire ces lignes.
En faisant référence à la devise d’Outremont Ultra montem fortitudo, qui signifie « De l’autre côté de la montagne, le courage », Célia Grimard a imploré le conseil d’honorer la maxime et de faire preuve de courage pour sauver le parc.
Le maire Desbois a alors réitéré sa position sur cet enjeu. « Nous avons dit clairement que c’est inacceptable que le parc canin puisse disparaître. On a beaucoup défendu le parc canin (…) et on va continuer à se battre jusqu’au bout pour [le] maintenir », a-t-il assuré.
Au sujet de la « synagogue illégale » sur Saint-Viateur
Lors de période de questions, le citoyen d’Outremont, Pierre Lacerte, a demandé un suivi à propos du dossier concernant le 1050 Saint-Viateur. « Ça fait cinq ans qu’une synagogue illégale a commencé ses activités au 1050 Saint-Viateur et j’aimerais savoir si une décision a été prise à ce sujet-là ? », a-t-il demandé.
« C’est un dossier actif. On est encore en analyse, mais très prochainement, on fera une recommandation puis une décision sera prise dans le dossier », a répondu la directrice de l’arrondissement d’Outremont, Marie-Claude Leblanc.
— « Je suis surpris que ça prenne autant de temps pour avoir une décision des services juridiques, vous avez des preuves très accablantes », a commenté M. Lacerte.
« Effectivement, ça prend du temps, je suis d’accord avec vous », a conclu le maire.