La Ville de Montréal a annoncé mercredi que le terrain de parc canin Mali sera modifié. Le dévoilement s’est fait lors d’une séance d’information sur le réaménagement du passage Rockland. L’ancien viaduc verra son tracé changé et empiètera sur le territoire actuel du parc. La Ville affirme cependant qu’à la fin des travaux, celui-ci aura la même superficie, mais dans une disposition différente.
L’amphithéâtre du pavillon MIL de l’Université de Montréal, dans lequel l’annonce a été faite, était à capacité maximale alors que plus de 300 citoyens se sont présentés sur les lieux pour témoigner de leurs critiques face au projet. La salle ayant atteint sa pleine capacité, certains résidants qui voulaient tout de même faire exprimer leurs inquiétudes ont dû attendre à l’extérieur.
Pour arriver à la décision de changer le parc, le comité a évalué 12 options sur des critères de mobilité active, d’impact sur la circulation, de possibilité de développement de logements, de coûts et de faisabilité des travaux. Mis à part l’apaisement du transit dans les rues locales et un respect du budget, le plan permettant de garder le parc dans sa forme actuelle était défaillant dans la plupart des critères, juge la Ville.
Dans les deux projets retenus par la municipalité, le nombre de voies est le même à l’état actuel de la planification. L’administration affirme qu’avec l’ajout de passage pour vélos et piétons, le développement du transport collectif et une meilleure optimisation des sorties, le trafic dans la zone sera diminué. Les coûts de la transformation du viaduc sont présentement estimés entre 101 M$ et 120 M$. Ce coût n’inclut pas la mise sur pied de près de 400 logements sociaux, prévus sur le site.
Un projet « anachronique »
Le maire d’Outremont, Laurent Desbois, juge que le plan dans sa forme acutelle est « anachronique ». « Pour un projet qui va jusqu’en 2050 ça manque d’imagination, c’est un peu curieux qu’on refasse une structure des années 60 », confie-t-il au Journal d’Outremont. Il affirme que la nouvelle configuration va continuer d’alimenter la circulation de transit dans l’arrondissement, un enjeu qu’il ramène souvent.
Le maire s’est aussi permis quelques remarques quant à l’avenir du parc Mali. « Même s’ils ont fait des promesses, il n’y a pas de garantie qu’il y aura un parc », s’inquiète-t-il. De plus, il juge qu’avec l’ajout de 400 unités d’habitation, il faudrait considérer élaborer un second espace vert dans le secteur pour répondre aux besoins de cet ajout de population.
Outremont faisait partie du groupe de discussion du projet, mais M. Desbois affirme que celui-ci ne représente pas sa vision des choses. « On n’avait qu’une voix à la table alors quand il y en a dix autres, c’est difficile de se faire écouter », souligne l’homme politique.
Sophie Danis, coprésidente de l’Association du parc canin d’Outremont, a quant à elle exprimé son inquiétude face au verdissement de la zone. Puisque certains arbres devront être coupés dans les travaux, il faudrait attendre selon elle entre 10 et 20 ans avant que les nouveaux arbres qui seront plantés atteignent une taille importante. Elle rappelle que « le seul endroit à Montréal où les propriétaires de chiens peuvent se balader avec leur animal sans laisse dans la nature est le parc Mali ».
Rappelons que l’annonce de mercredi est une première étape pour le projet, d’autres séances de consultations seront organisées par la Ville d’ici 2027, date à laquelle débutera le chantier. Le viaduc actuel a été construit en 1966 et a déjà reçu plusieurs travaux de réfection, dont un dernier entre 2015 et 2016. Sa fin de vie est prévue pour 2030, après quoi il deviendra dangereux si le réaménagement n’est pas effectué.
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