Le futur réaménagement du viaduc Rockland inquiète bon nombre de riverains, qui craignent que le parc canin Mali d’Outremont pâtisse de ces grands travaux.

L’Association du parc canin d’Outremont (APCO), fondée en 1997, et qui oeuvre depuis plusieurs années à protéger cet espace vert multigénérationnel de 8000 mètres carrés – et comprenant quelque 80 arbres matures –, a lancé une pétition en ligne il y a environ un mois, pour le « maintien intégral » de ce parc d’Outremont. Plus de 2300 signatures avaient été recueillies au moment de publier ces lignes.
Dans un courriel transmis au Journal d’Outremont, le 16 décembre dernier, l’APCO a laissé savoir qu’elle travaillait « sans relâche » pour « défendre un parc canin exemplaire et unique d’une destruction imminente. » Mais aussi, pour « appeler à la revendication d’un besoin affirmé de souligner les incohérences qui caractérisent les projets qui menacent cet espace vert et toute l’importance de ce lieu pour ses usagers et le voisinage. »
« Un gros dossier »
« Ça vient me chercher à chaque fois que l’on parle d’une volonté de destruction du parc Mali, parce que ce n’est absolument pas ça », a réagi en entrevue le responsable de l’urbanisme au comité exécutif de la Ville de Montréal, Robert Beaudry.
« Là, on est dans un faux débat. Le débat, ici, c’est de dire que l’on a une infrastructure en fin de vie, et ça ne peut pas être le statu quo pour cette infrastructure, parce qu’elle est dangereuse telle qu’elle est pour les déplacements. »
Selon M. Beaudry, il faut remettre les choses dans leur contexte. « On parle d’un dossier majeur d’une infrastructure intermunicipale. Le réaménagement du viaduc Rockland, ce sont des décisions qui sont prises avec plusieurs instances, telles que la Ville de Montréal, la Ville de Mont-Royal, l’arrondissement d’Outremont et le CP [le Canadien Pacifique], parce que ça passe sur une voie de chemin de fer. »
« Donc c’est un gros dossier. Mais l’enjeu, au départ, c’est la fin de vie utile du viaduc, qui est actuellement très accidentogène pour les piétons, les cyclistes et les gens en périphérie. »
« Il faut donc voir comment on est capable d’améliorer la mobilité dans le secteur, mais bien évidemment en ayant une réflexion globale qui inclut le parc Mali dans le réaménagement », a-t-il dit.
Différents scénarios de réaménagement du secteur sont à l’étude en ce moment. Les résultats de ces derniers devraient par ailleurs être dévoilés en début d’année 2023.
Préserver l’intégralité du parc Mali: est-ce envisageable?
« On est au début de la démarche, je ne peux pas m’engager à quoi que ce soit à l’heure actuelle, parce que les scénarios sont en train d’être évalués », a répondu Robert Beaudry.
« Mais force est de constater que, dans tous les cas, il y aura une mobilisation de chantier; et une mobilisation de chantier— quand on défait une infrastructure aussi importante [que le viaduc Rockland]— , c’est du camionnage, c’est des pépines, c’est des machines… donc il y a immanquablement des impacts sur l’environnement. »
Or, « nous, l’objectif, est d’intégrer tous les besoins du secteur dans la proposition d’aménagement. On veut préserver un maximum [d’espaces verts] et, à la fin, avoir un espace vert généreux, équivalent au parc Mali, mais sans faire de compromis au niveau de la sécurité », a-t-il affirmé.
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