La nouvelle Prima Donna
de la cuisine italienne fait ses preuves
Par Hélène Côté (21 septembre 2011)
La sobriété des lieux rappelle un peu les trattorias italiennes. Une salle exigüe et sans décor songé, une carte simple qui facilite les choix, un ballet de serveurs attentionnés qui ne supportent pas la morosité d'une corbeille de grissini à moitié vide et d'un verre d'eau à moitié plein. La formule de Il Pagliaccio est celle du choix à la carte parmi un contingent d'entrées, de pâtes, de plats principaux et de desserts. La sélection varie d'un jour à l'autre, mais les grands classiques tiennent le haut du pavé. Notre joyeuse bande des six (dont trois ados assumés) s'est retrouvée en terrain familier avec salades et pâtes, favorites des plus jeunes, et en sol de traditions culinaires bien exécutées, pour les papilles plus expérimentées.
Au chapitre des entrées et antipasi, palme d'or à la divine tarte tatin aux cippollini, ces petits oignons caramélisés sur fine croûte, une merveille de goût et de délicatesse. La classique burrata di Bufala est remarquable par la crémeuse fraîcheur de cette classique boule de mozzarella originaire des Pouilles, fondante comme du yogourt, présentée avec une généreuse échappée de tomates en quartiers. Mention honorable pour le melanzana Reggiano, une variation moelleuse d'aubergines au four qui rappelle le plaisir des confits fondants. Ici, on a un culte avoué pour les pâtes. Les raviolis et les gnocchis, qu'on fabrique sur place au jour le jour, sont si exquis qu'ils ont d'insatiables « groopies ». Très convaincants, les raviolis carbonara, avec l'inhabituelle façon d'associer les oeufs et le fromage à la confection des pâtes, et la pancetta avec l'huile d'olive pour les enrober. Les autres pâtes sont importées d'une petite fabrique artisanale italienne qui accumule les récompenses internationales. Les pennes Sorrentina aux tomates cerises sautées à l'huile d'olive ont ravi les plus jeunes mais les amateurs de sauce abondante sont restés sur leur quant à soi. « Ce sont les pâtes qui sont à l'honneur ici, la garniture n'est parfois qu'un complément », de dire le propriétaire Manuel da Silva, qui fut aux rênes du Latini durant 31 ans. Un chose est sûre, il soigne ses sources. Il travaille à partir de produits dont il connaît la qualité et le pedigree. Son carré de porcelet de lait rend hommage à la qualité des bêtes élevées à la ferme Gaspor dans les Basses Laurentides. Apprêtée avec poires caramélisées demi-glace sur un lit de rappinis et de zucchinis, cette belle pièce a raflé les préférences parmi les plats de résistance, dont de savoureux picatas sur légumes fondants. Sélection de vins limitée mais honnête. Nous avons décliné l'offre alléchante des desserts mais on dit que le tiramisu est inévitable.
Une nouvelle destination gastronomique dont il faudra surveiller l'évolution dans les prochains mois. L'équipement high tech que le resto vient d'acquérir permettra de préparer une cuisine plus élaborée qu'au moment de l'ouverture, et ce, dans de meilleurs délais, nous promet-on. Ouvert depuis un peu plus d'un an, il prend déjà une sérieuse option dans le peloton de tête de la cuisine italienne, à la fois simple et raffinée, à Outremont. Il Pagliaccio figure dans la nouvelle sélection du Guide restos Montréal 2011 de Marie-Claude Lortie.
Entrées entre 10$ et 16$
Pâtes entre 17$ et 20 $
Plats principaux entre 23 $ et 36 $
Mar-ven: 11h30 à 15h
Mar-dim: 17h à 22h
Visa, MC, Amex, Interac
Il Pagliaccio
365, avenue Laurier Ouest
514 276-6999