Alors que le conseil d’arrondissement devait entre autres statuer sur un avis de motion de la conseillère Valérie Patreau à propos de la campagne de sensibilisation de l'UMQ (Union des Municipalités du Québec) contre l'intimidation des élu.es prônant le respect et l’écoute, la séance du conseil lundi soir fut le cadre d’une sérieuse prise de bec entre le Maire Tomlinson et le Conseiller Corbeil. Ce fut une question de mots mais aussi de ton.

Dans sa question aux élus, le citoyen Pierre Lacerte évoquait les décisions différentes concernant des dérogations mineures pour le 367 Querbes et le 375 Querbes. Dans ces deux cas, le CCU (Comité Consultatif d’Urbanisme) avait refusé les dérogations. Selon Pierre Lacerte, chaque propriétaire peut contester la décision s’il estime subir un préjudice sérieux. Aucun des deux propriétaires n’a pu démontrer cela. Mais le conseil, à la majorité, l’avait toutefois accordée au 367 Querbes quelques temps plus tard.
« Monsieur Tomlinson et son équipe n’ont jamais avancé de motif pour une telle décision », affirme Jean-Marc Corbeil, choqué par ce changement alors que le propriétaire du 367 n’a jamais habité la maison et l’a ensuite revendue en dégageant un profit de 650 000$ environ. « C’est une affaire qui porte à réflexion. Seul motif invoqué : "On considère que la valeur est au rendez-vous". Une dérogation mineure sert à protéger la valeur d’une maison, pas à l’augmenter », a-t-il avancé en évoquant les notions de "favoritisme", "passe-droit".
Des propos qui ont fait bondir Philipe Tomlinson lui demandant de les retirer immédiatement.
« Oui, absolument ! », répond le conseiller de l’opposition. Je vais les retirer, mais je me questionne sur les motifs. Je dis aux citoyens concluez par vous-même. Il y anguille sous roche dans ce dossier…
– Retirez cela aussi "anguille sous roche", exige le maire. Je vais vous faire parvenir la liste des mots parlementaires interdits.
– Non, je ne retire pas. Vous-même avez utilisé le mot "belliqueux" au conseil de ville et on vous l’a fait remarquer.
– Monsieur Corbeil, je l’ai réalisé et je l’ai d’ailleurs retiré et je vous demande d’en faire autant, M. Corbeil. »
De la goutte d’eau qui met le feu aux poudres…
à l’étincelle qui fait déborder le vase !
Puis Philippe Tomlinson avance une réponse à la question de Pierre Lacerte : « Il faut comprendre que chaque projet est différent et les décisions sont donc séparées. M. Lacerte fait des liens entre des propriétaires et veut trouver des problématiques. Chaque valeur que je mentionne est au sein de la famille, je parle de valeur pour la famille, pas de valeur monétaire… »
« Je tiens à préciser cela, poursuit Tomlinson, parce que je sais où ça s’en va cette discussion-là. C’est bien d’avoir des voisins qui se parlent, M. Lacerte, M. Corbeil…
– Une question de privilège, Monsieur le Président (de séance). Qu’est-ce qui vous permet de tracer publiquement un lien entre M. Lacerte et moi ? Les relations que je peux avoir, avérées ou pas, cela ne vous regarde pas. Et je vous demande de retirer ça : Arrêtez de tracer des liens de toutes sortes et d’insinuez des choses, de faire des procès d’intention ! On va voter sur le respect des citoyens envers leurs élus. Alors arrêter de tracer des relations à des fins politiques
– Monsieur Corbeil, on s’entend-tu ? Anguille sous roche, et tous les mots que vous avez utilisés et que vous êtes obligés de les retirer…
– À vous maintenant de retirer les procès d’intention que vous me faites !
– Moi aussi, je suis votre voisin; on est tous voisins à Outremont…
– Retirez vos mots, c’est indigne de vos fonctions, insiste Jean-Marc Corbeil.
– Monsieur Corbeil, Monsieur Corbeil, dit Tomlinson sur un ton léger, et un tant soit peu condescendant
– Cessez de tracer des liens entre les citoyens pour des fins politiques, relance Corbeil.
– Vous êtes toujours celui qui allume le feu en laissant aux autres le soin de l’éteindre…
– Pas du tout, vous n’avez jamais motivé votre décision.
– Ah mon Dieu, tout ça, c’est arrangé avec le gars des vues, dit Tomlinson. On n’a pas à motiver nos décisions.
– Votre jeu se joue que d’un côté. Ayez du respect envers l’élu de l’opposition, qui n’a pas les mêmes moyens que vous, et envers les citoyens. Retirez ce que vous avez dit !
– Merci monsieur Corbeil. »
Le maire passe alors au point suivant sans revenir ni retirer ses mots…
Et quand bien même, il existe des liens plus personnels entre élus et administrés, difficile de faire autrement dans une petite zone géographique comme Outremont. De toute façon, tout élu a le droit de développer ses réseaux d’information auprès des citoyens afin d’en nourrir ses décisions. Attention, on parle ici d’informations, pas d’influences (on n’est pas encore en campagne électorale, semble-t-il ! Quoique…).
Revoyez le conseil municipal du lundi 1er février ici !
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