Marie Cinq-Mars a annoncé son retrait de la vie politique à l’issue de son mandat lors des prochaines élections municipales. Au-delà du bilan politique, elle fait un bilan plus transversal de son parcours politique depuis 18 ans bientôt.
PHOTO LE JOURNAL D’OUTREMONT « Ce fut un immense privilège de servir ma communauté », résume-t-elle. « Comme citoyenne impliquée d’abord (la bibliothèque), comme conseillère de la ville puis de l’arrondissement d’Outremont ensuite, pour en devenir la mairesse en 2007. J’aurais été la première femme maire d’Outremont depuis sa création », observe Marie Cinq-Mars.
« C’est d’ailleurs le grand défi des maires d’Outremont de conserver cette ville/arrondissement telle qu’elle a été ces 135 dernières années. On a ici un taux de criminalité peu élevé et on a gagné la bataille des graffitis », fait-elle remarquer. « Certes, il y a eu des épisodes difficiles, des critiques sévères, parfois très subjectives, mais on courbe l’échine et on affronte la tempête, sourit-elle, parce qu’on sait que la plupart des concitoyens, la majorité plus discrète approuve ce que vous défendez. Mais c’est vrai que, des fois, faut être fait fort ! », observe Marie Cinq-Mars.
Fidélité, intégrité
« Ce qui m’a toutefois le plus marqué, c’est le désistement de mes colistières de "Conservons Outremont", mesdames Cardyn et Gremaud, qui s’est soldé par leur démission avant de siéger comme indépendantes. Depuis nous avons donc clôt les comptes et dissout ce parti », commente la mairesse. Marie Cinq-Mars garde une relative amertume de cette séparation politique. « La fidélité, c’est important pour moi », rappelle-t-elle. « Mais c’est aussi le jeu politique », concède l’élue. À propos de ces opposants qui n’ont pas toujours été tendres avec elle, « je pense qu’il y a eu chez certains un peu de machisme… En tout cas, ceux qui se lanceront dans la course à la mairie devront se faire une carapace », conseille-t-elle dans un clin d’œil.
À propos de l’intégrité de l’arrondissement, son cheval de bataille, Marie Cinq-Mars rappelle qu’elle a « toujours été contre les fusions, mais une fois mis en place, on fait avec… Quand sont venues les défusions, je savais qu’Outremont aurait peu de chances de redevenir une ville. Les discours étaient ambigus. Nous avons rencontré les autres villes, mais la défusion nous a fait perdre des alliés au Conseil de Ville de Montréal. On aurait pu faire un front commun pour maintenir les services dans les arrondissements, à l’image de Boston. Depuis on a perdu beaucoup de plumes… », reconnaît la mairesse Cinq-Mars.
Le défi du Vivre ensemble
« Comment aimeriez-vous que les Outremontais se souviennent de vous ? », lui a-t-on demandé. « Je ne pense pas avoir été une mairesse flamboyante, mais il me semblait important que la vie à Outremont s’y développe sans faire de vague, avec quiétude… »
Pour finir son mandat dans une année électorale, Marie Cinq-Mars bouclera un budget pourtant réduit de 20 % chaque année par la Ville centre et veillera à bien s’entendre avec les autres membres de l’équipe municipale. « Il faut veiller à l’intégration du site Outremont dans la dynamique romantique des parcs de l’arrondissement qui en font son cachet. Et surtout œuvrer pour améliorer encore et toujours le vivre ensemble, un dossier pas facile du tout, admet-elle, pour une cohabitation plus cordiale, plus agréable. »
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