Chaque semaine, Marie-Anne Poggi de la bibliothèque Robert-Bourassa nous propose un coup de cœur littéraire.

Les Jours enfuis de Jay McInerney (éditions de l’Olivier, 2016, 2017), 491 pages
Les Jours enfuis de Jay McInerney clôt de brillante manière le triptyque amorcé en 1992 avec Trente ans et des poussières suivi, 14 ans plus tard, de La Belle vie.
Il est préférable certes de commencer par Trente ans et des poussières, mais l’on peut très bien suivre l’intrigue du dernier volet de cette saga new-yorkaise sans problème. L’histoire débute en 2007, un an avant l’élection de Barak Obama, et se termine en 2009, quelques mois après la crise des subprimes.
On retrouve, à notre plus grand plaisir, Russell Calloway et sa femme Corrine, maintenant quinquagénaires, mariés depuis 25 ans. Parents de jumeaux de onze ans, toute la famille habite le même loft depuis plus de dix ans.
Lecteur compulsif et éditeur respecté, Russell avait repris en 2002 les éditions McCane & Slade. Il avait alors publié le recueil de nouvelles de son grand ami Jeff Pierce, mort du sida en 1988. Son roman posthume, Jeunesse et beauté, devrait être adapté au cinéma par Corrine – qui en avait déjà écrit plusieurs versions.
Russell fonde de grands espoirs sur son nouveau poulain, Jack Carson, écrivain talentueux et grand consommateur de drogues – surtout du cristal meth –, mais l’éditeur n’est pas au bout de ses peines…
Corrine, de son côté, après des études en histoire de l’art, avait exercé divers métiers. Aujourd’hui, la voilà directrice exécutive de Nourrir New York, une association humanitaire. Oui, elle fait moins d’argent que si elle œuvrait dans le privé, mais ce travail la comble de bien des façons.
Autour des Calloway gravitent plusieurs personnages dont la sœur de Corrine, Hilary, cocaïnomane qui, malgré leurs différends, joue un rôle essentiel dans sa vie.
Il y a également Luke McGavock, 57 ans, divorcé puis remarié, père d’une fille de 19 ans et toujours amoureux de Corrine qu’il a rencontrée lors de l’effondrement des tours du World Trade Center. Comme leur relation était impossible en 2001, Luke avait décidé de s’exiler en Afrique du Sud où il a investi dans un domaine viticole.
Lorsque débute le récit, Corrine et lui se revoient pour la première fois depuis trois ans, alors qu’il est revenu à New York pour animer un gala pour sa fondation Good Hope.
Casey, l’amie d’enfance de Corrine, a épousé le banquier Tom Reynes, mais entretient une liaison épisodique avec Washington Lee, le meilleur ami de Russell, marié à Veronica qui travaille chez Lehman Brothers qui connaîtra un sort funeste en 2008.
Certains de ces personnages vont se croiser, se déchirer, se tromper, se réconcilier, perdre beaucoup d’argent, en regagner mais, au fond, peut-être que l’acteur principal des Jours enfuis est New York, ville envoûtante, stimulante, angoissante, bruyante, odorante, capable du meilleur comme du pire, où les protagonistes côtoient autant des nécessiteux que de grandes fortunes, une faune de nuit bigarrée qui ne pense qu’à s’amuser, mais aussi des workaholic prêts à tous les sacrifices pour augmenter leur fortune ou simplement tenter de survivre dans une ville qui coûte très cher.
Jay McInerney a un talent indéniable. Son action est bien campée, c’est comme si on y était, et ses personnages nous font voir deux côtés de l’Amérique. À lire !
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