Le tiers monde à Outremont !
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- COURRIER DES LECTEURS
- Publication : 21 août 2020
- Par Mme Elizabeth Little
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Il y a déjà trois semaines, nous avons reçu une communication de l’arrondissement d’Outremont en trois langues : français, anglais et hébreux intitulée : ‘Halte aux dépôts illégaux!’. Cette notice affirmait que ‘L’arrondissement combat la malpropreté dans votre quartier’, que des ‘Sanctions’ seraient émises, que ‘Votre contribution est importante’ et nous indiquait quoi faire si nous étions témoins de dépôts illégaux.

Mon conjoint et moi nous sommes réjouis de cette annonce : la ruelle derrière notre domicile est remplie de vieilles poubelles (j’en ai compté 14 entre mon garage et le coin de la rue) parfois défoncées, de bacs à compostage et à recyclage en mauvais état, souvent ouverts, avec (dedans et surtout dehors) des ordures de toutes sortes (eh oui, y compris des couches pleines de m….), survolés par de nombreux insectes et oiseaux et certainement visités par divers rongeurs la nuit. Quand le camion de vidanges passe, il vide les poubelles mais ne ramasse pas les ordures éparpillées par terre.
Depuis, les démarches de mon conjoint se multiplient : appels aux travaux publics d’Outremont (3 fois, et obtention d’un numéro de dossier : le # 2074723), courriels avec photos à la sécurité publique (1 fois), courriels avec photos à la direction de l’arrondissement (2 fois). Chaque appel téléphonique requiert 30 à 40 minutes d’attente avant de parler à quelqu’un. Aucun accusé de réception ni de réponse à aucun courriel n’a été obtenu.
Une personne à la réception des travaux publics nous a affirmé que le nécessaire avait été fait : en effet, des affiches en papier avaient été collées sur les poubelles indiquant qu’il était interdit de laisser les poubelles en permanence dans la ruelle. Vous pensez bien que ces petites affiches sont venues s’ajouter aux ordures qui, elles, ne sont jamais disparues. Pourquoi ne pas ramasser tout simplement les poubelles après le jour de la collecte? Les fautifs seraient obligés d’en racheter et ils corrigeraient peut-être leur comportement. On pourrait aussi exiger que chaque bac soit identifié par une adresse, ce qui permettrait de donner des amendes à qui de droit.
Nos démarches ont commencé le 17 juillet, nous sommes maintenant le 20 août… Notre coin de ruelle pourrait être celui d’un pays du tiers monde.
J’ai donc rappelé le 311 ce matin et j’ai parlé à un monsieur très gentil, compatissant et réceptif. Il m’a promis de faire suivre mes doléances à qui de droit. Encore une fois... Mais moi, de mon côté je me mets à rêver de sortir toutes ces poubelles au milieu de la rue St-Viateur! Que faut-il faire à Outremont pour que la plus élémentaire propreté soit imposée à tous?
Suivi de la lettre de Elizabeth Little sur le grave problème d'insalubrité à Outremont
Une lettre d’opinion de M. Normand Roy
Je suis le conjoint de Mme Little. (…). J'ai lu les lettres d'autres résidents exaspérés et désespérés, dont Mme Cinq-Mars, ancienne mairesse de notre arrondissement, de M. Pierre Joncas, et particulièrement de Mme Jacinthe Gauthier, une voisine très proche, qui annonce sa décision de quitter le quartier après 3 années. Je suis attristé de sa décision. Mais je comprends Mme Gauthier. J'habite Outremont depuis 30 ans, un lieu que j'ai aimé et que j'aime encore. Mais tout comme Mme Gauthier, je songe à le quitter parce qu'il devient invivable. Pas à cause des Hassidim mais à cause de la turpitude de nos autorités. Une omerta règne à Outremont. Nos appels téléphoniques et nos courriels, à la mairie, à la conseillère d'arrondissement, à la direction de l'arrondissement, au responsable de la salubrité, au 311, à la sécurité publique, tous ces appels logés depuis plus d'un mois restent sans réponse. Une loi du silence règne dans notre arrondissement, un règne de la peur qui empêche des fonctionnaires et des serviteurs publics dévoués de faire leur travail, d'appliquer les règlements avec équité mais avec détermination. Je songe à un mouvement de résistance pacifique mais inflexible, comme ceux menés actuellement ailleurs sur la planète par des gens qui en ont assez du «boys'club» des nantis, des puissants, des corrompus, des autocrates, des magouilleurs de toute espèce. Ai-je des coreligionnaires? Nous pourrions faire des choses inédites, des choses dérangeantes, des choses qui feraient honte aux sépulcres blanchis, nous pourrions agir, nous pourrions nous amuser! Pourquoi pas?
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